Quel est le point de départ de votre film ?À l’origine du « Semeur », il y a la rencontre avec un texte : « L’homme semence » de Violette Ailhaud. C’est un court récit énigmatique dans lequel l’auteur, institutrice, raconte à la première personne un épisode de la vie de son village. J’ai eu un énorme coup de coeur pour ce livre, j’ai donc immédiatement contacté l’éditeur.Qu’est-ce qui vous touchait particulièrement dans ce texte ?Ce livre m’a séduit autant par sa thématique que par sa force poétique. Ça a très vite suscité chez moi l’envie de lui trouver une forme cinématographique. Le récit ressemble davantage à un long poème en prose qu’à une nouvelle. Il fonctionne par évocations. Il y avait donc tout à construire, je me sentais très libre. C’est cela aussi qui m’a plu.Je trouvais ce texte d’une grande justesse et d’une grande force sur le désir féminin. Au-delà du contexte historique, il raconte ce que c’est qu’être une femme une fois qu’on a évacué les références sociales, la culture ou la nationalité… Une fois qu’on a effeuillé tout ce qui peut habiller une femme, en quelque sorte !